
J’écris cet article car au fil des échanges avec mes clientes, je remarque un dénominateur commun : la difficulté à décider.
Parfois c’est un petit frein au processus du tri, parfois c’est une peur énorme de se tromper et qui paralyse. Le spectre est assez large mais la difficulté est belle et bien présente.
J’ai donc eu l’envie de parler de ce sujet - vous savez que j’aime ça gratter un peu! - et d'explorer les différents freins qui nous empêchent de répondre à la question “est-ce que je garde ou non?” (C’est la partie 1 de cet article.)
Dans la seconde partie (à venir très bientôt), je vous donne des outils pour comprendre vos freins et tranquillement travailler avec eux.
Avez-vous de la difficulté à décider? Allez hop, on part explorer ça ensemble!
Ces raisons qui paralysent…
Vous trouverez ci-bas des hypothèses sur pourquoi il peut être difficile de prendre une décision. L’angle de l’article est surtout lié par rapport à vos objets, mais ça pourrait être une difficulté à décider par rapport à participer (ou non) à un événement par exemple.
Dans tous les cas, je vous rappelle que je ne suis pas une psychologue. Les astuces que je transmets sont généralement basées sur ma propre expérience et mes échanges avec plusieurs centaines de personnes + différentes lectures.
Ces deux articles seront donc incomplets, au sens qu’il peut y avoir d’autres freins à décider que ceux mentionnés ci-bas.
Etes-vous prête? On plonge!
1 - Je ne sais pas comment en disposer alors je garde
En général, mes clientes me parlent de leurs valeurs environnementales avant même notre premier rendez-vous ensemble. Elles aimeraient que la couche de chaos dans la maison disparaisse le plus vite possible, mais elles savent que disposer d’objets de façon écologique prend du temps.
Il y a aussi le fait que c’est parfois très clair comment disposer d’un objet (ex. recycler vos vieux papiers), mais que parfois il y a un énorme flou (ex. le textile).
Une amie me disait d’ailleurs qu’elle retarde le tri de sa garde-robe car elle ne sait pas quoi faire avec les morceaux qu’elle ne veut plus.
Oui, il est possible de les vendre ou de les donner, mais que faire s’il n’y pas preneur? Si vous vivez dans un endroit avec moins d’options? Que les morceaux ne sont pas récupérables mais que vous ne voulez pas les jeter aux poubelles?
Au moment d’écrire ces lignes, j’ai justement 2 énormes sacs de textile vraiment maganés qui “dorment” dans notre voiture puisque toutes les options semblent standby vu la covid.
Bref, ne pas savoir comment disposer d’un objet peut être un frein à prendre une décision.

2 - Manque de vision pour votre maison ou votre projet
Je mets cette raison en 2e car je me rends compte qu’on accorde peu de temps à créer une vision pour notre logement.
Une maison, c’est beaucoup plus que 4 murs avec un plancher et un toit!
C’est l’écho de qui nous sommes, c’est l’endroit qui nous accueille à notre mieux comme à notre pire. C’est le lieu que l’on choisit pour vivre avec notre famille. C’est une structure qui nous protège des intempéries comme du monde extérieur.
C’est notre cocon, notre chez soi, notre home comme on dit en anglais!
Est-ce que c’est la raison principale qui vous freine à prendre une décision? Peut-être pas directement, mais ça vaut tout de même la peine de s’y attarder.
Décider quels objets vous accompagnent au quotidien ou dans un avenir rapproché peut être difficile s’il y a un manque de vision sur ce qui est important pour votre foyer (j'emploi le mot "foyer" au sens large ici, on se comprend han!)
L’entretien de votre maison devrait être quelque chose de vivant. C’est normal, des êtres vivants y habitent! C’est un projet en soi.
Tout comme vous évoluez, il est normal que votre maison évolue aussi. Avoir une vision sur quelques années, par exemple, peut vous aider à faire des choix en fonction de vos besoins et de vos goûts.
3 - Absence de filtres décisionnels
Je surfe sur la même vague que le point 2 avec les filtres décisionnels.
Prenons par exemple une maman qui retourne au travail à la fin de son congé de maternité. Elle veut se créer des ensembles spécifiques au boulot, mais :
- sa garde-robe déborde
- la majorité des vêtements sont de type “casual”
- son corps a changé de forme et peu de vêtements lui font vraiment
Choisir un filtre pourrait ressembler à “je vais garder tout ce qui est une taille au-dessus et en-dessous de mon poids actuel et je vais laisser-aller le reste.”
Ça pourrait aussi être de garder les vêtements qu’elle aime, ceux qu'elle a porté depuis 2 ans, ceux avec une taille élastique qui peuvent la suivre dans son changement de poids, etc. Les possibilités sont exponentielles!
Je recommande toujours de choisir au moins un filtre avec lequel la personne est confortable et de le choisir AVANT votre activité. Les raisons pour garder un vêtement peuvent rapidement se multiplier… prenez garde!
Faire un tri dans sa garde-robe sans décider d'un ou plusieurs filtres peut devenir vite anxiogène!

4 - Vous commencez votre tri par le plus difficile
Saviez-vous qu’il y a des catégories d’objets plus faciles que d’autres à trier? En général, les vêtements, articles de salle de bain et la vaisselle du quotidien sont plus faciles, donc mieux appropriés pour développer votre muscle du tri.
Qu’est-ce qu'un muscle du tri? C’est un muscle qui vous permet de prendre des décisions. Plus il est en forme, plus ça devient facile. =)
Quand on tombe dans les articles sentimentaux, là, ça devient une autre paire de manches. Je recommande que votre muscle du tri soit aiguisé avant de faire le tri de vos photos, album de finissants, mixing tapes du secondaire, souvenirs de voyage, etc.
(En passant, vous pouvez absolument inclure des vêtements dans la section “articles sentimentaux”. Je pense, entre autre, à une robe de bal ou de mariée qui sont des vêtements chargés émotionnellement.)
Quand j’ai commencé ma grande aventure du tri pour réellement me désencombrer, j’ai eu beaucoup de difficulté à laisser-aller mes souvenirs car mon muscle du tri était pratiquement inexistant. La conséquence? J’ai pratiquement tout garder et je me suis dit que c’était peine perdue de continuer…
Comme vous pouvez le constater, j’ai trouvé des solutions pour passer à l’action et je vous en donne dans la partie 2 de cet article. Hang on!
5 - Être en conflit avec le monde extérieur
Au sens large, plusieurs pays vivent dans une société de consommation où acheter est valorisé. L’offre est là tout comme la demande.
Est-ce que la société dans laquelle vous évoluez peut être un frein à votre désencombrement? Absolument.
Pensez aux années 80 où le discours de réduction était pratiquement inexistant. C’était plutôt l’inverse, montrer ses objets étaient synonyme de richesse et magasiner était un passe-temps bien vu (vous rappelez-vous le film Clueless?) C’était normal de flâner à l’adolescence dans les centres d’achat...
Aujourd’hui, on parle beaucoup plus de réduction, de zéro-déchet, de minimalisme. C’est absolument correct de consommer (rappel : nous avons besoin d’objets pour répondre à nos besoins), mais on le fait avec beaucoup plus de conscience.
Alors, est-ce que la société peut être un frein à notre tri?
Oui, car ce n’est pas toujours évident de s’affirmer haut et fort comme minimaliste par exemple. On veut éviter les remous avec notre entourage ou éviter des étiquettes. C'est la fameuse peur de déplaire quand notre façon de consommer diffère de celle des autres.
Bref, dépendamment d’où vous êtes, de votre entourage et de l’importance que vous accorder au regard extérieur, il est possible de vivre une pression à consommer / garder au lieu de réduire. Dans ce cas, peu importe l’intensité, vous vivez un conflit de valeurs avec le monde extérieur.

6 - Être en conflit interne
“J’aimerais ça tout jeter et partir à neuf, mais je suis incapable de le faire”. Ça, je l’entends fréquemment.
Ça serait tellement facile si, avec une baguette magique, on pouvait faire disparaître le trop plein et que tout s’organise rapido presto!
Pourquoi est-ce que plusieurs mamans restent encombrées? Ce n’est pas qu’elles aiment ça, c’est plutôt qu’elles vivent un conflit envers leurs propres valeurs.
Dans mon exemple de baguette magique, ça revient à ce que je mentionnais un peu plus haut : l’action de tout jeter versus vos valeurs environnementales. Toutes les mamans avec qui j'ai échangé se sentent mal de jeter, mais quand le temps manque ou que l'acheteur potentiel n'est pas au rendez-vous (par exemple), cette idée trotte dans la tête.
Voici la séquence d'un autre exemple :
- Vous payez une somme rondelette pour une robe et vous voulez la vendre pour regagner un peu de votre argent. En plus, vous l’avez portée uniquement quelques soirées.
- Vous mettez votre robe en vente mais aucun acheteur en vue.
- Vous gardez la robe "en attendant" et la placer dans votre coin à donner / vendre avec une ancienne machine à café, un kit de verrerie, de la vaisselle en porcelaine, du matériel de jardinage, etc.
- Vous êtes en conflit entre reprendre une partie de votre investissement initial versus vous libérer de votre vêtement.
J’ai pris une robe mais vous comprendrez que ça peut être tout type d’objet. La conclusion est qu’il semble y avoir un dilemme intérieur qui paralyse au lieu d'être dans l'action.
Je viens de vous énumérer 6 pistes qui peuvent devenir un frein quand vient le temps de prendre une décision.
Gardez espoir : un muscle du tri, ça se travaille!
Dans la seconde partie, je vous donnerai des pistes de solutions. Mais d’ici là, je crois qu’une des premières actions pour - justement - éviter d’être paralysée est de comprendre à la base ce qui vous freine. Qu’est-ce qui vous cause cette incertitude à laisser-aller un objet?
Et quand on comprend, c’est beaucoup plus facile de trouver une solution qui résonne avec vos besoins, n'est-ce pas?
Arsène xo